unir

unir
contemplative action
délicate passion
fougueuse sagesse
puissante finesse
méditative force
équilibre atroce
harmonie alerte et légère intériorité
douce recherche et joyeuse vacuité

oh subtil présent
y pénétrer lentement
osera-t-elle
cette quête inlassable et ultime
vivre puissamment ?

pour quoi

Pourquoi ces poudres de pigments, cette bouteille de medium, et ces gouttes d’eau

Pourquoi pas de pinceaux, pourquoi ces rouleaux, ces toiles blanches, travaillées, caressées, couche après couche…

Pourquoi ce refus de retoucher ce relief naturel, né de la fluidité de la couleur et de l’intensité de la caresse…

Pourquoi cette couleur, qui naît à même la toile, fruit de la rencontre de la poudre colorée, du medium et de l’eau, mes doigts comme la sage-femme bienveillante

Pourquoi ce refus de faire intervenir tout artifice, toute autre matière, tout autre outil
Pour quoi ?
Pourquoi cette obstination à dire sans dire, sans mot, sans son

Pourquoi cette quête des profondeurs, de la lumière des profondeurs

Pourquoi cette recherche d’union entre le jour et la nuit,
entre force et vulnérabilité, entre ombre et lumière.

Pourquoi cet entêtement à vouloir que la vie donne tort à mes peurs et à mes doutes, que les limites explosent et se fixent à la fois, que le paradoxe de la séparation et de l’union me fasse grandir dans l’Un ultime

Pourquoi cet entêtement à croire que le paradoxe n’en est jamais un, que l’ombre et la lumière ne font qu’un

Pourquoi cette quête qui me pousse à aller toujours au-delà de la question….

 

Pour quoi

Pour rien

Pour ça

Saisir l’instant

Saisir l’instant

Laisser les pigments s’évader de leurs boîtes,
s’installer sur la toile et trouver leur place,
entre le medium et le vide

Ne rien leur demander, ne rien exiger
Leur destin se déroule sous mes yeux, étonnés, charmés, surpris
Me laisser faire
Les laisser faire

Et au fil de la balade, à cœur ouvert
De toile en découverte
De couleur en aventure
Se laisser toucher

Qui suis-je ?

Entre ses origines vésuviennes et sa nourriture lémanique, c’est un doux mais puissant mélange de passion et d’intériorité qui anime Anna-Maria Frusciante depuis son plus jeune âge.

Née à Nyon (CH) au siècle dernier, Anna-Maria s’installe sur les rives veveysannes au tournant du troisième millénaire.

Au fil de sa quête de vérité, s’offre à elle le monde infini du silence puis du toucher. Dans son ouverture à la beauté et à la magie de la vie, s’offre à elle enfin le monde envoûtant des couleurs.

Son parcours artistique démarre au beau milieu de l’été 2000, lorsqu’elle vit le triple choc de l’exposition de peinture d’une amie qui la bouleverse, la fin d’une relation amoureuse, et le cap fatidique de la trentaine. Elle se retrouve alors ensorcelée par l’espace et les couleurs. Pigments, acryliques, encres, papiers, toiles, pastel, prennent possession de ses nuits.

Sous la lumière bienveillante des étoiles et de la lune, apparaissent peu à peu sous ses mains des œuvres très personnelles, qu’elle n’envisage alors aucunement de montrer. Mais comme chacun le sait, les tableaux ont une vie propre, et peu à peu ceux-ci font mine de vouloir sortir de l’armoire, prendre l’air, se montrer.

Un peu malgré elle, d’autres naissances suivent, nombreuses, imprévues, surprenantes, nocturnes, touchantes…

A chaque fois, une première fois, espace vide, libre du passé, libre du connu. Pour le plaisir des sens, du jeu, de l’exploration. Espace ouvert à l’inconnu, à la magie du silence.

La peinture, les couleurs, le toucher ; pour saisir la joie de l’instant, fait de peur, de désir, de colère, de vie, de larme, de passion, d’explosion, de retenue, de mystère, de contradiction, de jeux, d’amour, d’exploration; fait de la vérité immuable de l’instant.